Le marché des crédits immobiliers redémarre:
Les taux baissent, surtout pour les primo-accédants
Mais cela ne remet pas en cause la dynamique globale de reprise avec +11,4% de production de crédit immobilier au T3 2024 en niveau annuel glissant. Un redémarrage qui est évidemment à mettre en relation avec la baisse des taux des crédits immobiliers. Ils passent en moyenne de 4,20% en décembre 2023 à 3,54 % en septembre 2024.
La baisse est plus significative sur les longues durées de prêt avec un recul de 76 points de base sur 20 ans ou sur 25 ans, contre 65 pour ceux à 15 ans.
"Les banques ont accompagné plus fortement les ménages plus modestes et primo accédants, ils sont souvent jeunes et constituent une clientèle d'avenir pour les banques", explique Michel Mouillard.
Dans un contexte de coût du crédit qui reste élevé malgré la baisse des taux, la durée des prêts s'est allongée et atteint 248 mois. Néanmoins, un effet est venu miner les bénéfices conjugués de la baisse des taux et de l'allongement de la durée des prêts.
Remontée des prix
En effet, le coût moyen des opérations financées est relevé par la remontée des prix de l'immobilier dans l'ancien, ce qui "atténue nettement l’efficacité des effets taux et durée". Ainsi, en septembre 2024, l’annuité supportée pour un emprunt de 100.000 euros n'est inférieure que de 6,6% à son niveau de décembre 2023. Elle reste plus élevée de 12,3% par rapport à décembre 2022 et de 24,2% par rapport à décembre 2021, avant que les conditions de crédit ne se détériorent.
Malgré la hausse des prix des logements anciens, le pouvoir d'achat des ménages s'améliore. La surface achetable a progressé dans près de 80% des villes grâce à l’amélioration des conditions de crédit. Depuis un an, la surface achetable a ainsi progressé de 2,4 mètres carrés en moyenne en France.
Enfin, dernier élément, les intentions d'achat remontent après avoir atteint un point bas au début de l’été 2023. Elles retrouvent désormais leur niveau du début de l’été 2022, avant la remontée des taux de la BCE.