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L’immobilier est sous pression et reste le meilleur rempart contre l’inflation

Publié le 10/10/2022

Etat du marché du neuf, indicateurs du pouvoir d’achat immobilier des ménages, pistes pour relancer l’activité…Olivier Bokobza, président de BNP Paribas immobilier promotion, nous livre ses analyses.

Comment se porte l’activité du marché de l’immobilier neuf ?

Olivier Bokobza : "Il y a tout un paradoxe. Nous avons actuellement peu d’offres sur le marché. De l’ordre de 25 % d’offres commerciales en moins par rapport à la moyenne de ces dix dernières années. Ce qui créé une situation assez complexe. Car en tant qu’opérateurs, nous devons faire face à une demande massive de particuliers qui souhaitent acquérir un logement neuf, que ce soit des investisseurs ou des accédants à la propriété."

"Actuellement, le marché n’a jamais été autant sous pression.  Parmi les différentes raisons : l’impact de la crise sanitaire qui a pesé sur de nombreux chantiers. De nombreuses livraisons de programmes ont été décalées. Le resserrement des conditions de crédit, la hausse des taux d’intérêt pèsent sur la capacité d’achat des emprunteurs. Les délais d’approvisionnement s’allongent, les coûts de matériaux de construction augmentent, ceci dans un contexte d’incertitudes économique et de tension géopolitique avec la guerre en Ukraine.  Tout cela engendre une pression maximum sur le marché et son activité. "

Quels sont les enseignements de votre indicateur avancé du pouvoir d’achat immobiliers des ménages ?

"Il est en baisse. Mais avec la décélération de la hausse des prix et la remontée du taux d'usure à 3% pour les prêts de 20 ans ou plus, le 4ème trimestre 2022 devrait retrouver quelques couleurs."

Qu’est ce qui permettrait de relancer l’activité ?

"Tout d’abord, l’immobilier neuf a pris un virage. En tant qu’opérateurs, nous sommes particulièrement attentifs au développement durable, au réemploi, à la transformation, la réhabilitation, le recyclage urbain, les nouveaux usages, les opérations mixtes, hybrides avec des logements, des commerces, des bureaux.  Ce virage est pris de manière très responsable. Récemment le SIBCA, le salon de l’immobilier bas carbone a réuni tous les acteurs de la ville, mobilisés dans un immobilier qui tient compte de l’environnement. On construit en pierre porteuse, en bois, avec du béton « vert », décarboné pour atteindre un haut niveau de performance et répondre à la demande des utilisateurs."

"Si l’on veut accompagner ce virage par un choc de l’offre, il faut donner confiance aux opérateurs. Sur le plan administratif, cela veut dire fluidifier les permis de construire, faciliter la réversibilité, lutter contre les recours qui bloquent encore près de 30 000 à 40 000 logements en France.  La nouvelle réglementation environnementale RE 2020 va dans le sens de l’histoire. Nous créons des objets, des bâtiments pour loger. Nous devons en être fiers. "

"Pour relancer l’activité et bâtir davantage de logements, il faudrait mettre en place un dispositif d’investissement pour succéder au Pinel qui doit prendre fin en 2024. Dans le cycle immobilier, c’est demain. Les opérateurs, les investisseurs ont besoin de visibilité. Il faudrait aussi des dispositifs de soutien pour les primo accédants. L’important est d’avoir confiance dans l’avenir. L’immobilier est aussi une belle réponse à l’inflation. Vous achetez votre logement, vous bloquez un prix, une mensualité de crédit qui ne bougera plus. En période d’inflation, cela profite à celui qui va acheter de l’immobilier plutôt que de subir. "

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