Le gouvernement fait machine arrière pour relancer Ma Prime Rénov’
Exclues depuis le 1er janvier, les subventions mono-gestes (isolation, ventilation) éligibles à Ma Prime Rénov’ font leur retour.
Le gouvernement rétropédale pour redonner un coup de fouet à MaPrimeRenov’. Cette aide, qui subventionne les travaux de rénovation énergétique jusqu’à 90 % pour les ménages modestes, dans la limite des 70.000 euros, va être assouplie, deux mois seulement après avoir été restreinte, a annoncé vendredi le ministère de la Transition énergétique. La rénovation par gestes - isolation simple, ventilation simple.. - fait ainsi son grand retour, notamment pour les passoires thermiques (notés F et G sur l’étiquette énergie). Sans être obligé de fournir un Diagnostic de performance énergétique et de faire appel à un assistant «Mon Accompagnateur Rénov’». L’obligation de faire des rénovations globales, plus lourdes, pour bénéficier de MaPrimeRénov’, a été reportée au 1er janvier 2025, date à laquelle tous les logements au DPE G sont interdits à la location.
La rénovation par gestes avait été exclue de la version 2024 de MaPrimeRenov’ au profit des bouquets de travaux, certes plus efficaces d’un point de vue énergétique mais aussi plus coûteux que les gestes uniques. L’idée est ainsi de relancer la machine MaPrimeRenov’, en panne depuis ce début d’année (- 40% de demandes de subventions sur les deux premiers mois de l’année). «La philosophie, c’est que la rénovation globale est préférable à un monogeste. Mais mieux vaut un monogeste que rien du tout», explique-t-on au ministère de la Transition énergétique. «Proposer à nouveau des aides sur les mono-gestes d’isolation, ça va dans le bon sens, se réjouit Sylvain Le Falher, président d’Hello Watt, spécialisée dans la rénovation énergétique. Ne plus être obligé d’avoir un accompagnateur aussi car leur faible nombre a fait grimper les prix de ce service.»
Le gouvernement entend aussi simplifier l’accès des entreprises du bâtiment au label RGE (reconnu garant de l’environnement), nécessaire pour que les particuliers puissent toucher les aides. L’objectif est d’augmenter le nombre de professionnels labellisé pour accélérer les rénovations. «J’espère que la simplification pour obtenir le label ne sera pas synonyme d’allègement des contrôles, s’inquiète Sylvain Le Falher. La rénovation énergétique est un secteur qui demande une vraie expertise technique.» Malgré le mauvais début d’année, le gouvernement souhaite maintenir son objectif de 700.000 logements rénovés en 2024. Et ce, malgré le coup de rabot d’un milliard d’euros sur les 10 milliards d’économies annoncés par Bercy pour soulager les finances publiques. «C’est une vraie satisfaction, réagit auprès du Figaro Jean-Christophe Repon, président de la Capeb. Des ministres capables de revoir leur copie après s’être trompé, c’est courageux.»