Rénovation énergétique et professionnels de l’immobilier : un mariage de raison
Face au succès de MaPrimeRénov’, force est de constater que le secteur de la rénovation énergétique a le vent en poupe auprès des particuliers.
Depuis la promulgation de la loi Climat et Résilience, le 22 août 2021, la rénovation énergétique est dans toutes les bouches. Et pour cause, celle-ci affiche clairement son ambition de lutter contre les logements mal isolés et énergivores et menace de sanctions les biens les plus mal lotis. Interdiction progressive de mettre les biens énergivores en location, défense d’augmenter les loyers, obligation des propriétaires à effectuer les travaux nécessaires, dommages et intérêts en faveur des locataires… autant de menaces qui impactent désormais l’activité du marché immobilier, mais aussi une opportunité à saisir pour les professionnels de l’immobilier qui sont aujourd’hui un maillon incontournable de la transition énergétique.
Alors que les passoires thermiques concernent aujourd’hui 5,2 millions de résidences principales, et que le secteur du bâtiment représente 44 % de l’énergie consommée en France et 25 % des émissions de gaz à effet de serre, les professionnels de l’immobilier ne peuvent bien entendu plus ignorer les enjeux de la rénovation énergétique. Sans compter qu’il existe aujourd’hui une véritable attente dans ce domaine de la part des Français, qu’ils soient propriétaires ou locataires. Ainsi, 55 % des Français se disent concernés par la rénovation énergétique (sondage Ipsos réalisé pour Nexity) et la performance énergétique d’un bien arrive désormais à la troisième position des critères d’achat immobilier, juste derrière le prix et la localisation (sondage IFOP réalisé pour Laforêt).
Un marché en plein boom qui ne doit pas échapper à l’immobilier
Désormais, les agences immobilières doivent faire un choix : refuser des prises de mandats ou accompagner les propriétaires de logement dans la rénovation énergétique de leur bien. Un nouvel enjeu qui n’a par ailleurs pas échappé aux grands acteurs du secteur immobilier qui ont multiplié ces derniers mois leurs offres de services dédiées à la rénovation énergétique. Hellio, Heero, Hello Watt, Effy, Tucoénergie, Crust Energie… il faut dire que le choix de partenaires ne manque pas dans ce domaine.
Ainsi, le réseau L’Adresse a lancé en avril dernier son Pack Eco Logement. Grâce à des partenariats noués avec des entreprises de la Proptech spécialisées dans les travaux et l’accompagnement du financement de la rénovation énergétique, les sociétaires du réseau sont désormais en mesure d’estimer pour leurs clients les aides dont ils peuvent bénéficier et faciliter les obtentions, mais aussi recommander des artisans RGE pour réaliser les travaux. Une condition sine qua none pour obtenir MaPrimeRénov’ et les primes CEE. Dans cette optique, l’ensemble des collaborateurs du réseau ont été formés au cours de ces six derniers mois. « Chez L’Adresse, nous voulons proposer des solutions concrètes pour accompagner ceux qui vont réaliser des travaux de rénovation énergétique, qu’ils soient bailleurs, propriétaires occupants ou futurs acquéreurs, et ainsi devenir ces prochaines années des acteurs incontournables de l’économie circulaire du logement », explique Brice Cardi, son président.
Rénovation énergétique : l’union fait la force
Pour les acteurs de la rénovation énergétique, les synergies à mettre en place avec les professionnels de l’immobilier semblent également une évidence. Et pour cause, les complémentarités sont nombreuses entre les métiers de la rénovation énergétique et ceux de la transaction immobilière. Il faut dire que les travaux de rénovation se faisant majoritairement au moment de l’achat ou la vente d’un bien, les agents immobiliers sont des interlocuteurs clés pour sensibiliser aux rouages de la rénovation énergétique.
« Depuis que le diagnostic de performance énergétique est devenu opposable, les agents immobiliers ont plus que jamais besoin de disposer des connaissances nécessaires pour bien comprendre le DPE, échanger avec le diagnostiqueur et ainsi être en mesure d’accompagner le propriétaire sur les axes d’amélioration possibles de son logement », déclare Lionnel Janot, président de la FIDI, Fédération Interprofessionnelle du Diagnostic Immobilier.
Pour Yannick Ainouche, président de la Chambre des Diagnostiqueurs Immobiliers FNAIM, il existe toute une chaîne de valeurs entre l’agent immobilier, le diagnostiqueur, le vendeur et l’acquéreur qui ont un rôle clé à jouer dans l’amélioration de la performance énergétique d’un bien. Ainsi, « le diagnostiqueur se doit de réaliser une évaluation très précise du DPE et des travaux à effectuer, l’agent immobilier a pour mission de sensibiliser le vendeur sur le rapport du prix entre le bien lui-même, son emplacement et son DPE, pour que ce dernier accepte une baisse de prix qui permettra à l’acquéreur d’investir dans des travaux de rénovation énergétique », observe-t-il.
Sans compter qu’en s’alliant avec des acteurs de la rénovation énergétique, non seulement l’agence immobilière répond aux attentes de ses clients, mais elle contourne également la menace de perdre des mandats. « Un propriétaire bailleur d’un bien classé F ou G a plus de chance de se tourner vers une agence immobilière qui aura fait le pari de l’accompagnement à la rénovation énergétique. Sans cette expertise, non seulement l’agence prend le risque de perdre son mandat de location, mais aussi de passer à côté d’un mandat de vente si le propriétaire décide de s’en séparer », précise Tanguy Dupont.